Il faut qu’on se le dise franchement : le football, le vrai, celui qui respire l’intelligence et le collectif, est en train d’étouffer sous les faux symboles.
Les dribbles inutiles, les courses en solo, les célébrations ridicules… On a oublié l’essentiel.
Le meilleur joueur n’est pas celui qui garde le ballon le plus longtemps, ni celui qui traverse le terrain comme un torero perdu.
Le meilleur joueur, c’est celui qui pense plus vite, court plus juste et donne plus tôt.
Celui qui fait briller les autres.
Je le dis sans détour : il faut désintoxiquer nos jeunes de deux poisons.
Le premier, c’est le culte du solitaire.
Le fameux « je garde, je dribble, je tente ». Non. Le football n’est pas un sport d’improvisation permanente. C’est une chorégraphie. Un mouvement collectif.
Et quand un seul danseur rate le pas, c’est tout le groupe qui s’effondre.
Le second, c’est cette obsession du buteur-roi.
Ce n’est pas celui qui marque le but qui est le meilleur. Il ne fait que conclure le travail des autres — ceux qui récupèrent, qui relancent, qui passent, qui ouvrent les espaces. Le buteur n’est que la dernière note d’une symphonie collective. Alors, quand je vois un gamin de 11 ans célébrer un but comme s’il venait de gagner la Coupe du Monde… je ne vois pas de la joie.
Je vois une déconnexion. Une perte de sens.
Le football, c’est l’école de l’humilité.
Celui qui marque baisse les yeux, remercie, et retourne se replacer. Parce que le plus grand respect qu’on puisse avoir pour le jeu, c’est de comprendre que rien ne se gagne seul. Je préfère mille fois un joueur qui fait la passe juste plutôt qu’un joueur qui cherche la gloire personnelle.
Parce qu’à la fin, les buts s’oublient. Mais les comportements, eux, forgent les équipes.
“Le football, ce n’est pas de la magie. C’est de la discipline, du partage, et du respect.” ⚽
Coach Christie