Aujourd’hui, j’ai honte.
Honte d’avoir battu une équipe de première année qui a joué un football tout simplement magnifique.
Honte d’avoir volé une victoire à des jeunes qui ont démontré des qualités techniques, de jeu collectif et de courage que j’aimerais tant retrouver chez les miens.
Et pourtant, le score dira que nous avons gagné.
Mais moi, je sais que ce n’est pas nous qui méritions cette victoire.
J’ai honte d’être le coach d’un club où, depuis des années, on a laissé filer l’essentiel : le travail des fondamentaux.
Honte parce qu’en vingt ans de coaching, c’est la première fois que je ressens ce malaise profond – celui de gagner sans mérite.
Ce texte n’est pas un simple constat.
C’est un cri d’alarme.
Un appel à retrouver le vrai sens du mot formation.
Parce que si on veut parler d’académie, de performance, de projet sportif, alors il faut que tout le monde s’y mette : éducateurs, dirigeants, parents et joueurs.
Et qu’on arrête avec les excuses faciles :
« il est fatigué », « il a école demain », « il n’aime pas jouer à ce poste ». Non.
Un jeune footballeur doit apprendre à contrôler, passer, se déplacer, comprendre.
Sinon, on ne forme pas des joueurs, on occupe des enfants. Le football n’est pas une garderie. C’est une école. Une école de rigueur, d’humilité et de travail.
Aujourd’hui, je le dis sans détour :
Nous avons gagné un match, mais nous avons perdu quelque chose de plus grand. Et tant que nous ne comprendrons pas cela, nous continuerons à trahir le football que nous prétendons aimer.